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Saint Nicolas, la véritable histoire

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(ci-dessus : la spécialité offerte par saint nicolas, les "mannela" petits hommes, en souvenir des 3 enfants ressuscités par le saint)

(la photo ci-contre est prise dans une petite église charmante du Sud-Tyrol (Italie)près du Reschen)

(Saint) Nicolas :

personnage de l’avent incontournable, il est à l’origine un évêque de Smyrne en Asie mineure (actuelle Turquie), né à Patare en Lydie en 270, son culte remonte au XIème siècle, au XV il est déjà le patron de la Lorraine, ses reliques sont transportées à Bari en 1087, on lui attribue d’avoir ressuscité trois enfants, d’avoir sauvé de la prostitution les 3 filles d’un père peu fortuné et intéressé.  Il aurait aussi ressuscité trois jeunes hommes tués par une crapule, cette tradition semble être plus ancienne que celle des enfants sortis du saloir.
Saint Nicolas  apporta longtemps des cadeaux avant la réforme (Luther condamne le personnage dès 1535) il était le personnage central de noël, à l’origine du transfert vers le laïcisé Père Noël.
Il apporte des mennele (voir plus haut) et des schnekle  (voir ce mot) gâteaux en forme d’escargot qui évoque sa crosse d’évêque, ainsi que des pain d’épices qui sont souvent ornés de son image (voir ces mots).
Accompagné du Hans Trapp  qui revient encore une fois le 24 décembre, il visite les maisons alsaciennes et lorraines dans la nuit du 5 au 6 décembre. Personnage aux mille facettes que nous tenterons dans ce passage d’éclaircir un peu sous les regards de l’histoire, des légendes, de la tradition et des pratiques folkloriques.
Tout d’abord le personnage historique
D’ABORD, PERSONNAGE HISTORIQUE
Sa tradition remonte à sa vie, datée selon plusieurs sources
concordantes de 270 où il naît à Patare en Lydie (extrémité méridionale d’Asie Mineure), au XIème siècle débute sa tradition  à Port près de Varangéville (en Meurthe et Moselle) , au XVème siècle il est cité comme patron de la Lorraine, vénéré au Moyen-âge. Il meurt selon Cuny en 329, selon Guérin vers 350, en tous les cas un 6 décembre.

Sa vie, elle même, il aura fallut retrouver un ouvrage réédité du XIXème siècle pour avoir de plus amples renseignements, de Paul Guérin 8   où l’on nous apprend qu’à son retour de pèlerinage le saint apprend le décès de ses parents qui lui laissent leur fortune. Il va en faire profiter les indigents, dont notamment un père de trois filles qui se trouvait forcer à “vendre” ses filles à défaut de pouvoir les marier en l’absence de dot,  un matin il trouva une somme d’argent sur le bord de la fenêtre permettant de marier la fille. Saint Nicolas refit l’action à trois reprises.
Ceci semble déjà très proche de la tradition, mais on indique qu’outre ses fonctions d’”évêque de Myre, Nicolas fut dans la persécution de Dioclétien et de Galérius, arrêté, torturé et jeté en prison, d’où il sortit après que Constantin eut rendu la liberté à l’église”. 
 On retrouve sa trace au Concile de Nicée, où il multiplie les miracles, il lutte contre le paganisme notamment le culte rendu à Artémis et à Apollon. II sera ensuite nommé évêque par son oncle archevêque de Myre, prêtre depuis l’âge de 19 ans, puis supérieur du monastère de Sion, puis évêque à la mort de son oncle.  On lui devra d’avoir dépensé sa fortune pour éviter la famine au peuple de Lycie, d’avoir calmé une émeute à Taïphale (en Grande Phrygie). En outre, selon la même source,  il sauva trois innocents pour lesquels  il plaida en faveur de  la révision de leur  procès ; l’empereur fit, après un songe où il vit Nicolas, témoigner à nouveau  les trois condamnées et constate leur innocence.
Les reliques de Nicolas sont donc déposées à sa mort dans la cité actuelle turque de Dembré (ex-Myre, que les dépliants touristiques et les panneaux indicateurs nomment « babanoel » revêtus de la tenue du père noël coca-colisé rouge et blanc, voir le mot « père noël »).

La délivrance de Cunon de Linange, Sire de Réchicourt, prisonnier des musulmans lors de la 6ème croisade vers 1230 semble être la transposition de cette aventure. Car ce noble fut transporté la nuit même à Varangéville avec ses chaînes . Nicolas délivra également le comte de Torcheville.

Ces aventures où se mêlent déjà la tradition et la légende nous rapprochent de la Lorraine où Nicolas aura son berceau d’adoption.

Nicolas signifie tout d’abord “Victoire du Peuple” . Et c’est effectivement une victoire lorsque le 9 mai 1087 on transporte ses reliques en Italie dans la ville de Bari par crainte des Musulmans. Un chevalier lorrain Aubert de Varangéville rapporta la jointure du doigt du saint et la déposa en lieu nommé “Port” . C’est à ce moment que débute un pèlerinage vers cette  petite cité, et c’est à partir de cet instant que l’on compte les miracles.

Dès 1093 une église est construite en l’honneur du saint encourageant la propagation de son culte en Alsace et la région au XIIème siècle, en Allemagne dès le XIIIème siècle.

Placé sous la protection du bon saint, la Lorraine, par la voix du Duc de Lorraine René II (1473/1508) confia au saint le patronage de la Lorraine. Il  fit même battre monnaie à l’effigie de l’évêque de Myre. Le Pape Innocent X confirma cette décision en 1657.
Placé sous sa protection, le Duc affirma qu’il lui devait de nombreuses victoires.
SON CULTE et la symbolique
Le culte démarre très tôt, dès le XIIIe siècle,  au moment où l’on  constate qu’une huile parfumée, une liqueur miraculeuse (dit les “acta sanctorum”), on la nomme aussi “manne de saint Nicolas”    s’échappe de sa tombe, elle guérissait les maladies des yeux, les fractures et redonnait vie aux moribonds. Ce que confirment plusieurs études sur la question. Son palmarès de saint patron  est étendu des mariniers aux écoliers, des clercs (clergeons) des fleuristes à la patrie russe. Il protège les jeunes filles et les jeunes hommes à marier, ainsi que les fiancés dans l’Artois; Du fait de la légende des jeunes filles que le père, à court d’argent,  voulait vendre et dont Nicolas va renflouer les fonds afin de protéger leur vertu.9 
 
Le culte semble lié au chiffre trois qui illustre le dogme trinitaire de l’église chrétienne, dans les 3 heures, les 3 enfants, les 3 officiers, les 3 soeurs, les 3 bourses d’or, .... qui ne font que souligner l’importance du dogme face aux incroyants.

Concernant les 3 enfants sacrifiés par le boucher que visite saint Nicolas. On sait qu’à cette époque de l’année, on sacrifiait le cochon, et que l’on faisait ripaille de viande fraîche, ce qui était rare avant ce siècle, il semblerait selon certains analystes qu’on a fait un amalgame entre les enfants (familièrement appelés “lardons” ou à l’époque “petit salé”) et la viande. En effet il semble que le saint pardonne au boucher non le massacre des enfants, mais en fait sa consommation de viande porcine (viande traditionnelle de la fête de Noël).
 
Culte rendu à l’époque moderne :  le Pape Pie XII installe à Bari en 1951, les Dominicains. Ils y développent un actif mouvement œcuménique. Dans l’abside de la crypte, ils ont érigé en 1966 une chapelle orthodoxe réservées aux services liturgiques de nos frères orientaux. En 1968 s’ouvre un institut de théologie œcuménique qui y délivre une licence et un doctorat. Le culte de saint Nicolas a été rendu  à sa dimension mondiale et œcuménique. Depuis 1989, les orthodoxes ont repris leur pèlerinage vers ce lieu et en 1996 (La Croix du 25 juillet 1997). La basilique a accueilli 6000 pèlerins russes et le patriarche Alexis II a souhaité le rétablissement d’un service dans la basilique pontificale.

La Lorraine et Saint Nicolas
La Lorraine a des raisons précises à sa fidélité à son culte de Nicolas, c’est la basilique qui abrite des reliques du grand saint apportées par un chevalier lorrain Aubert de Varangéville qui vers la fin du XIIème siècle s’achemina vers la cité de Bari et rapporta (vola ?)  une jointure du doigt du saint et la déposa en un lieu appelé Port, depuis Saint Nicolas-de-Port. En 1093 une église fut consacrée  à la précieuse relique.

En 1856, l’abbé Deblaye, recensa les reliques, il s’agit de deux petits fragments d’os longs qui proviendraient d’os longs des membres ; un fragment d’os paraissant provenir d’une portion de côté ; un fragment un peu spongieux provenant d’un os long et gros ; un fragment presque aussi long qu’un doigt d’un adulte et paraissant provenir d’une portion d’os de l’avant-bras ou du bras.13


Les reliques de Bari  furent transférées aux Etats-Unis sur décision du pape Paul VI. Une façon d’évangéliser les terres Outre Atlantique ? Et de confier au saint de nouvelles terres de mission ?  Elles furent transmises de l’évêque de Brooklyn Mgr Francis Mugavero à l’archevêque orthodoxe Lakovos. Les reliques furent déposées à l’église saint Nicolas de New York. Mais la Lorraine a toujours une relique du saint patron.

Ces reliques vinrent bénir de nombreuses églises, outre Port, Verdun, on dénombre 64 paroisses en Lorraine, autant en Alsace et 180 monuments dédiés au saint.
Précisons que  le pape Léon IX consacra une chapelle au Mont-Ste-Odile
au saint. Mais on en compte encore de nombreuses notamment à Colmar, Strasbourg (outre le Quai)...
Outre la présence dans de nombreuses églises de statues, de vitraux, St Nicolas est le patron principal ou secondaire de nombreuses paroisses en Alsace. Ne citons que le portail majestueux de l’église St-Martin de Colmar où sont représentées les deux légendes des hauts faits du saint, la résurrection des jeunes et les filleuls qu’il a doté. Nos recherches du saint patron principal nous donne les communes suivantes, mais il semble qu’il soit aussi patron secondaire (et célébré avec faste dans de nombreuses autres paroisses) : Balgau, Hanhoffen (Bischwiller), le Bonhomme, Colroy-la-Roche, Diefmatten, Dietwiller, Kienheim, Ergersheim, Forstheim, Friesenheim, Ginsheim, Haguenau, Hombourg, Hunawihr, Katzenthal, Keskastel, Neuve-Eglise, Oderen, Orschwihr, Rulisheim, Schirrhein, Sengern, Steinsoulz, Stotzheim, Urbeïs, Village-Neuf, Widensollen, Wihr-au-Val, Wingersheim. Cette liste nous signale déjà qu’il est apprécié dans les vallées, car saint patron des mines et des mineurs, n’a-t-il pas extrait les enfants de l’obscurité du saloir.  Dans la cité de Hunawihr, l’église fortifiée de 1480 recèle des fresques retraçant la vie de notre saint homme. Le secours aux trois jeunes filles, succession à l’évêque de Myre, secours à un navire, libération de 3 innocents condamnés à mort, une scène où l’on abat un arbre idolâtre, sa mort et l’extrême-onction, le transfert de son corps, le saint tire de prison un enfant.
Le culte rendu à Saint Nicolas fut si important que dans la ville impériale de Haguenau, qu’en 1189 l’empereur Frédéric Barberousse y fonda un hospice (1983, bulletin diocésain).

On touche déjà du doigt le Saint Nicolas populaire, il est le saint “sympathique” .  Attirance qui  spontanément  va lui attacher de nombreux corps de métiers. Ce culte    (chose rare, sauf pour Sainte Thérèse de Lisieux enfermée dans un Carmel sa vie durant ou encore le défunt Pape Jean-Paul II ou Mère Teresa de Calcutta) débuta  dès les premières années qui suivirent sa mort.
Autre particularité, ce saint est l’un des seuls de l’époque a être  vénéré d’Orient en Occident.
Soulignons que contrairement aux assertions de certains auteurs, ce n’est pas la relique qui crée le culte, mais bien l’inverse, ce propos est confirmé par M-J STRICH.
 
C’est le Duc de Lorraine (1473-1508) René II qui installe le saint au moment où il donne le chardon et une devise à son pays. Ceci après la bataille de Nancy, en 1477.Il semble lui devoir de nombreux succès guerriers. 
Le fils Antoine dira que Nicolas est le patron” pour la singulière et fervente dévotion qu’il a au glorieux corps du saint confesseur de Dieu, Mon seigneur saint Nicolas, notre bon avocat et patron” Le pape Innocent X confirmera cette nomination en 1657.
La grande procession fut instituée par Cunon de Réchicourt à Saint Nicolas de Port qui partit en terre sainte lors de la 6ème croisade, il fut délivré par Saint Nicolas et institua en reconnaissance cette procession.
Elle fut d’abord nocturne, puis en après-midi, puis à nouveau le soir, à la vigile,  à 9 heures.


Un peu de vocabulaire

Sant Niklaas :  est la version hollandaise de Saint Nicolas qui arriva aux États-Unis pour donner le mot suivant.
Santa Claus : correspond St Nicolas américain
Weihnachtsmann : père noël laïcisé, son nom signifie : bonhomme de noël
Knecht Ruprecht : est le Père fouettard allemand
Hans Trapp : Jean de Dratt, ou Hans von Dratt ou Trotha  père fouettard alsacien évoquant le personnage historique du comte de Berwartstein ou Baerwelestein non loin de Wissembourg à la fin du XV ème siècle, mort en 1503, maréchal du Pfalzgraff Philip, excommunié). Stoiber donne cette version dans l’Alsatia en 1850, en 1876, Seinguerlet parle d’un soudard de la guerre de Trente ans.
Krampus : diable à cornes et à langue pendue accompagnant St Nicolas en Autriche, descendant des esprits de l’hiver et du Diable.
Le père fouettard lorrain :

est une forme de Charles Quint qui voulut reconquérir la ville de Metz (1552-1553). Long nez et chapeau dont l’allure n’a rien de commun avec Hans Trapp qui porte chaîne, gourdin, peau de bête.

Prière au Saint Nicolas, publié par l’amicale des Alsaciens Lorrains du Bassin d’Arcachon, communiqué par  + Maurice Silberstein en 1998,  (Andernos les Bains 33510) est très belle, d’une lectrice anonyme. « Avant que la tradition ne soit oubliée, je vous raconte comment se passait chez nous (en Lorraine) la Saint Nicolas.  Avant de se coucher, les enfants déposaient devant la cheminée non leurs souliers comme il est dit souvent, mais une assiette dans laquelle ils avaient placé, pour la bourrique qui portait les jouets, une petite botte de foin (à la campagne) ou une carotte et des croûtes de pain. Ils retrouvaient l’assiette garnie d’orange et de friandises. Le père Fouettard, pour marquer son passage, laissait parmi les cadeaux quelques verges. La veille de sa visite un son de clochette annonçait aux enfants son passage futur, ils devaient réciter par cœur cette prière : (que la dame a écrit d’une écriture magistrale qui donne encore plus de charme au texte).

Prière des petits enfants :

Grand Saint l’ami des enfants sages,
La richesse est ton partage
Tu es prodigue tous les ans
Envers tes nombreux enfants
En souvenir de tes bontés
Vers toi nous fait voler
Nous avons un grand espoir
Dans ta visite de ce soir
Dans nos assiettes,  tu déposeras
Un élégant petit baba
Entouré de quelques bonbons
Qu’avec bonheur nous croquerons
Reçois ce soir ma prière
Elle est fervente, elle est sincère
A ton retour près du Bon Dieu
Prie pour nous aller aux Cieux.
6 décembre.

Dans la Corona benignitatis anni Dei de Paul Claudel on lit ceci :

Voici l’hiver tout à fait et
saint Nicolas qui marche entre les sapins, avec deux sacs sur son âne
 pleins de joujoux pour les petits lorrains c’est fini de cet automne pourri.
Voici la neige pour de bon,
c’est fini de l’automne
et de l’été et de toutes les saisons” 1

C’est homme à longue barbe blanche, revêtu de ses ornements sacerdotaux indiquant sa fonction d’évêque,crosse à la main  écoute à la porte la comptine des enfants :

“Lieber Nikolaus, komm in unser Haus,
Leer dein Säcklein aus, lieber Nikolaus”

.

Il entre discrètement dans la stubbe en disant :
Ich bin der Heilig Nikolaus un kumm vum Himmel raus”, il est accompagné d’un bruyant personnage, dont la vocation semble d’être se faire remarquer,

Son accompagnateur se nomme Hans Trapp (il traîne des chaînes et portant une peau de bêtes aussi nommé “Rüpelz”) quelquefois il est relégué à la porte pour  garder l’âne chargé de friandises. Devant lui les enfants se cachent, promettent de mieux se tenir, et Nicolas se fait le garant de la protection enfantine, défendant  au Hans Trapp d’entrer cette fois-ci.
Mais le 24 décembre prochain, il ne pourra le retenir et laissera faire le vilain acolyte qui accompagnera le Christkindel (Enfant Jésus, en fait symbolisé dans la seule Alsace par Une fée dérivant de Ste Lucie) . Le vilain vérifiera le 24 avec Christkindel -ou le Père Noël- l’application des bonnes résolutions. Le saint ne pouvant pas châtier !
Afin de convaincre le couple visiteur, les enfants leur montrent le “Bethölzle” (ancien coutume, principalement dans le Sundgau2 ,   qui donnait à chaque enfant un petit bâton où les prières étaient marquées par des encoches “Kerb”, les parents étaient  très fiers des bâtons encochés de leurs enfants). Une de nos lectrices nous avait confirmé que sa  maman, née en 1896, disposait d’un tel petit bâton de prières. Par contre il était usité, la veille de Noël. Ils (un par enfant)  étaient posés (sur le rebord de la fenêtre) avant le passage du Christkindel, et remplacés -le lendemain-  par un (souligne-t-elle) seul paquet de bonbons.  
Saint Nicolas touchait les enfants avec un rameau (dans un but de fertilisation).
Les enfants recevaient des mandarines dont une lectrice me contait que l’odeur évoquerait toujours pour elle la saint Nicolas. Le saint jetait aussi des pommes, noix, rarement des jouets sauf en Lorraine (dans les publicités récentes on le voit), si la famille était plus riche on offrait aussi du chocolat, du pains d’épices, des sources anciennes précisent la présence de viennoiseries élaborées pour l’occasion, notamment des “männele” (petits bonshommes en pâte briochée ou pains aux lait) mais aussi des “schnakelé” (sortes de petits pains en forme d’escargots, qui reprend la forme de la crosse de l’évêque) agrémentés de pépites de chocolats.
Les cadeaux ont eu lieu très tôt, car Luther déjà évoque en 1535 les “cadeaux de la saint Nicolas” bien évidemment pour les condamner. 4 

Un conte restitue cette ambiance de cadeaux:
“Au matin de la saint Nicolas,
dans mes sabots, elle était là,
de noix, d’oranges entourée,
et de guirlandes enrubannée,
c’était ma première poupée
en bois, toute articulée,
qu’au couteau
m’on père avait taillée...”
B.Fulpin, contes et poèmes pour enfants 5

Dans certains villages, notamment dans le canton de Ferrette, à Biedertal,  un jeune homme déguisé en blanc avec barbe et chevauchait un autre déguisé en âne, l'équipage passait devant les enfants qui devaient prier sinon ils étaient châtiés par l’âne.  Le livre Noël, avent, et après...6  précise un village de Unterentersbach (village de la Forêt Noire) où les hommes sont enduits de graisse noire.

Texte bavarois
Autre visite particulière celle en Bavière racontée en 1915, par Karl Stern dans son roman “le buissant ardent, “Noël était la fête du Christ-Enfant ; saint Nicolas, lui, passait dans la soirée du 5 décembre, la veille de sa fête, il semblait se rendre de maison en maison, souvent accompagné de son domestique Rupprecht. Il portait une longue barbe, et promenait des verges de bouleau, de lourdes chaînes de fer, et un gros sac plein de cadeaux. Il me fallait attendre dans la lingerie, jusqu’au moment où j’entendis le cliquetis des chaînes dans la rue, puis le bruit des lourdes bottes montant lentement l’escalier. Enfin, la porte s’ouvrait et il était là. Il se révélait toujours étonnamment renseigné sur la conduite de chacun pendant l’année et c’était ce qui décidait entre les coups de verges et les cadeaux. A la fin, il partait en laissant ses présents, une avalanche de pommes, de noix, de figues, de dattes, de bonbons. Les bruits qui montaient de la rue semblaient indiquer qu’il y eût plusieurs saint Nicolas. Nous possédions une lourde couverture de feutre noir, de celles qu’on emploie dans les voitures à chevaux; c’est dans cette couverture que s’enveloppait saint Nicolas, et il portait les bottes de Grand-Père. J’avais près de huit ans, je crois, lorsque cette coïncidence extraordinaire me frappa pour la première fois.” (Seuil 1953, page 24 et 25)

Le saint auquel la Lorraine, l’Alsace, le Benelux, et la Russie restent fidèles risque à brève échéance de disparaître de nos mémoires et de nos traditions.
L’homme qui garnit les souliers devant les cheminées, à qui l’on déposait à côté des chaussures un verre d’alcool (pour le réchauffer) et de la paille (pour son âne)  risque fort de ne pas connaître intact le XXIème siècle. Place donc à sa légende, mais aussi aux éléments d’histoires auquel le saint se rattache...

Nouvel éclairage du  vieil homme et nous donnent l’occasion de compléter nos documents sur la question.
Saint Nicolas semble être à la fois lié au passé religieux de l’Asie mineure et de l’Alsace Lorraine, on trouve également sa trace dans des légendes de Hollande,  Belgique, Russie et Autriche....
Un ouvrage  publié7 conte sa lourde biographie. Car l’homme issu du temps à tenté de rattraper le Père Noël rival du XIX è et XX ème siècles, il n’a plus guère de bourrique que dans les illustrations d’anciens manuels, il voyage à pied, ou il vole en hélicoptère au-dessus de l’Alsace il délaisse les chars des défilés qui sont organisés au profit des visites du soir qui elles aussi sont réduites... la tradition se perd raconte l’auteur de l’ouvrage LEGIN (voir bibliographie) : “La saint Nicolas de mon enfance s’est bien dégradée, il s’agit de présenter la tradition avant qu’elle ne soit disparue”. C’est bien également la vocation de la lanterne, l’occasion nous est donnée de faire, à nouveau, un peu de lumière.....

Trace de son importance dans l’histoire alsacienne, les auteurs Erckmann et Chatrian le décrivent dans les “Vieux de la vieille” sous la forme suivante :
“la porte de la boutique s’ouvre, et saint Nicolas lui-même, en bonnet d’évêque (?) sa tignasse de cheveux roux (?) tombant sur le dos, un sac de toile d’emballage pour manteau et ses gros sabots remplis de paille, entre”. Quand on lui demande le but de sa visite il répond “les enfants méchants.. Les gueux qui ne veulent pas obéir à leurs parents qui ne vont pas à l’école”.
Voilà bien un Nicolas, qui rassemble deux personnages, telle Frau Holle.

Le cantique à Saint Nicolas alsacien est le suivant :

Qu’il vive notre saint patron Nicolas dans les cieux,
il intercède pour nous auprès du Seigneur
aussi souvent qu’on l’invoque
Refrain
grand et saint patron, reste-nous toujours fidèle
Et prie que le Seigneur nous pardonne
De plus, là où l’on a besoin d’aide,
Au malheureux, à celui qui pleure comme l’enfant,
Saint Nicolas, du haut du Ciel,
Envoie paternellement son aide,
Si des souffrances de ta pensée affligent ton âme,
si des péchés écrasent ton coeur,
Va vite à la chapelle
Où saint Nicolas adoucira ta peine.10


Même si les Allemands protestants nomment le père noël Nikolaus dans certaines régions, ils connaissent la distinction, ainsi le livre d’enfant édité en 1999 en Allemagne qui conte la recontre de Sankt Nikolaus et Weihnachtsmann, on y voit un saint nicolas (en tenue d’évêque, mais entièrement en rouge) qui le 5 décembre tombe en panne de voiture (un tacot) et ne peut faire sa distribution qui s’en plaint à un corbeau qui vole vers les pays nordiques le dire à son confrère qui est beaucoup plus moderne et qui va aider le bon saint à faire sa distribution. Pas encore le remplacer ! C’est donc la preuve que les deux hommes ne se remplacent pas mais se complètent dans le folklore.

RESIDENCE D’ETE
Ajoutons quelques mots de pays où la tradition est suffisante et  consistante, ainsi, En Hollande, saint Nicolas y arrive sur un bateau, deux semaines avant sa fête  éclatant de lumières et de couleurs va donc accoster la côté d’Amsterdam. Toute la ville (en congé) va assister à la cérémonie annuelle de bienvenue au saint.
En effet les ossements du saint patron ont été acheminés par mer, volés aux turcs,musulmans, et reposent à Bari (Italie méridionale)  depuis mai 1087. 
Selon les Hollandais, il est en résidence durant l’année dans un château espagnol (!) et consigne le plus clair de son temps dans un grand livre rouge les faits et les gestes des enfants qu’il récompense selon leurs mérites.
Autre différence, Nicolas est accompagné d’un Pierre le Noir, (un Maure, du nom de “Zwarte Piet”  venu d’Espagne tout de noir vêtu avec un costume ancien) que l’on pense être une évocation de l’ennemi arabe sarrasin du temps où les Pays Bas faisaient partie du royaume d’Espagne.
 
En terre vosgienne Nicolas apporte la “Flamme de la Vie” ( ?)  depuis la montagne sainte Barbe.
(Pour Ameland, île des Pays Bas, ou la Grèce)

En Autriche il est accompagné de Krampus,  (voir ce mot dans notre dictionnaire des traditions, ou demandez-nous le numéro correspondant)

L’Arrivée de Nicolas est ainsi résumée dans un livre tyrolien : “Bald öffnete sich die Stub ertrit einen Spaltbreit und Nüsse, Obst oder einige Süßigkeiten wurden eingeworfen. La porte de la Stubbe s’ouvre, les enfants sont cachés derrière le Poële en faïence ,  et on jette des noix et des friandises (fertilisation).  Dès 1800 fut édité dans la région de Pfunds un interdit des jeux “Nikolaus-Kinder-Schreckengab” mais l’interdit fut peu suivi car un texte fut réitéré en 1815 et 1860.  Pfunds (Landeck, près des frontières Suisse et Italienne, Tyrol) est ainsi une des seules villes dans le land qui fait un jeu de la Saint Nicolas avec les enfants de l’école. Ce texte a 120 ans, d’auteur inconnu,  est interprété chaque année de maison en maison.12 

Le  saint Nicolas y est accompagné de Krampus,  le diable et un “Sonaklås” qui est un autre personnage que le saint Nicolas qu’il accompagne.
Ce “Sonaklås” annonce l’arrivée du saint en disant “Gebt  Frieden hier in diesen Haus, es kommt der Heilige st Nikolaus, er zieht dah in dieser Nacht und gibt auf alle Mensche Acht. Er wird auch den Herrn Lehrer fragen ob die Kinder wohl fleißig gelernt haben”  (donnez-vous  la paix, il vient le saint Nicolas, qui est attentif à chacun et demandera à l’instituteur si les enfants ont abondamment travaillé)
“Heilige Sankt” (!)  Nikolaus intervient par une formule : “ Gelobt sei Jesus Christus, Gott grüßt euch alle, groß und Klein” “O wie gerne geht ich ich ein, wo frohe Menschen wohnen, um si recht liebreich zu belohnen !”
(Béni, soit Jésus Christ, Dieu vous bénisse tous petits et grands, je suis content d’être au milieu de vous dans votre demeure et vous bénis)


Le Père Noël, le saint Nicolas, une autre origine15 .
Ils n’ont pas les mêmes valeurs  !
Disons un mot de cette théorie qui fait remonter les deux hommes à Odhin-Wotan, le dieu païen  des germains, dieu de la guerre. Il réaliserait à cet instant de l’année une chevauchée sauvage dans le ciel. Justement sur un cheval blanc (un peu comme le Père Noël, ou le cheval de l’évêque de Myre), il aurait aussi une longue barbe, et distribuerait  également des récompenses et des sanctions.
On aurait gommé les aspects trop négatifs (cheval devenu renne -animal tendre et doux- ; les méchants de la horde sauvage représentés par des personnages méchants distincts comme Hans Trapp...) pour ne laisser qu’un personnage bon et lisse. Van Gennep réfute cette théorie en estimant qu’un personnage ne peut pas sauter dans le folklore plusieurs générations pour réapparaître transformé, il manque le fameux ‘chaînon’ qui explique ce lien.

Saint Nicolas a tout de même malgré ses multiples visages une sacrée aura, d’homme de Dieu, bon, engagé, Chrétien,  Témoin donc prêt à rendre service autrement moins commercial que le Père Noël made in US. Résistera-t-il ? Même s’il est aussi récupéré par les magasins lorrains. (Samaritaine, l’ouvrage de M-J STRICH ou de LEGIN)
Replongeons nous dans un texte latin  fort ancien déposé à la bibliothèque nationale16 :
“La fête du grand Évêque
Aujourd’hui au nombre des Saints
avec des chants magnifiques
Et de mélodieuses musiques
Célébrez-la vous les clercs,
Et surtout les écoliers !”


Pour Philippe DULEY, le saint Nicolas reste aujourd’hui sans doute plus qu’hier, une école du mérite du salaire, de la reconnaissance, ce qui permet d’apprendre à vieillir, ce qui n’est pas encore superflu(...) le Père Noël ne sent plus ses ailes, il attaque saint Nicolas. A l’issue du premier conflit mondial, les produits US déferlent sur la vieille Europe, et, entre deux caisses de chewing-gum débarque discrètement le Père Noël. Il devient redoutable, bouscule Nicolas sur ses marchés porteurs, il réussit à déloger le saint Homme sur les deux spécialités : l’enfant et le cadeau !”. (..) Que reste-t-il de ce Père Noël omniprésent ? des guirlandes, des strass, des paillettes (..) Rien à voir avec le sacré, de près ou de loin”.

Le Père Noël est perdeau de l’année bénéficiant d’un large plan média, le héros d’une « Chrismas academy » et fait star très rapidement, la course de fond est gagné par Saint Nicolas  qui existe depuis l’an 350 soit depuis 1650 ans ! Nicolas a une réelle longue tradition derrière sa bourrique. Le Père Noël n’a au mieux (si l’on ne retient pas son origine Gargantuesque contestée par van Gennep, ou d’Oddhin-Wotan dieu germanique 17 ) qu’une centaine d’années. Un monde de légendes et de pratiques  les sépare.

Ce plus grand analyste du folklore français Van Gennep dont on vient de rééditer la lourde étude (en trois volumes) 18 écarte totalement la parenté possible entre Saint Nicolas et le Père Noël, il estime que les personnages ne peuvent pas  vivre l’un à côté de l’autre dans certaines régions à différents moments de l’année, et avoir été remplacés ailleurs. Que les personnages sont trop différents, dans leur présentation et leur descriptif, que l’un est un personnage réel ayant laissé des traces et l’autre est totalement mythique.
 
Côté patronage, Saint Nicolas est gâté et possède sous ses larges bras sans doute la liste la plus longue de petits protégés,        
Patron des écoliers, la légende des trois enfants découpés en morceaux et mis au saloir par un boucher (c’est en Alsace, note Gérard Leser lorsqu'il 19 , l’époque où l’on abat le cochon domestique) , puis ressuscités par le saint va l’amener à être tout naturellement patron des clercs, dès le XIIème siècle, l’auteur Jean-Marie CUNY cite cet extrait conservé à la Bibliothèque nationale (BN lat.1139) :
 “la fête du Grand Évêque aujourd’hui au nombre des saints avec des chants magnifiques et de mélodieuses musiques  ; célébrez-là vous les clercs et les écoliers”.
Version traduite.

Il devint  patron des écoliers également, nul besoin de souligner que la visite (décrite en introduction de ce dossier) était salutaire et pédagogique du bon saint et de son acolyte, moins entreprenant le père Fouettard ou en Alsace le “Hans Trapp”; ce dernier armé d’un fouet ou de verges (Ruët) pouvait corriger si besoin les récalcitrants, ou à l’aide d’un sac menacer d’emporter ceux qui ne croyaient pas en lui ou étaient particulièrement indisciplinés. Le fait de porter des verges peut évoquer le rite de la fertilité usité dans la  Rome antique, et en Alsace au moment du carnaval. Frapper avec des verges devait stimuler le mari, la femme, ou les adolescents à être fertile. Le sens perdu s’est mué en une version pédagogique des choses.

Patron des filles à marier, je voudrai citer cette comptine à réciter le jour de la saint Nicolas dicton français,
“patron des filles, saint Nicolas, mariez-nous, ne tardez pas”.
“C’est Saint Nicolas qui marie les filles et les gars”
dit encore un autre dicton. On utilisait le saint en Picardie pour une étrange superstition où l’on plaçait sur son oreiller un miroir en récitant “bon saint Nicolas, qui fait marier, filles et gars, fais-moi voir qui m’épousera” “
A minuit précises, elle pouvait regarder le miroir qui lui renverrai le visage de l’élu.
Selon la version énoncée plus haut, on dit même qu’elles devaient participer au pèlerinage à la Basilique de Saint Nicolas du Port 20  et marcher “sur la bonne pierre” une dalle perdue dans le pavage de l’église, si elle la foulait du pied, elle était convaincue d’épouser l’homme de ses rêves et des ses désirs. Dans une autre ville Château-Salins (Moselle) les jeunes filles se prosternaient devant le portail de l’église pendant que les cloches sonnaient et priaient le saint dans le but de trouver un mari.

Les garçons restés célibataires rendaient la monnaie de leur pièce à ceux qui avaient le 25 novembre chahuté les catherinettes. Car elles confectionnaient un bonnet à pompon rayé que l’on nommait “bonnet de la saint Nicolas”. Ils étaient contraints de le porter. Certaines filles leur adressaient aussi des cartes postales avec un bonnet de Nicolas.

C’est le Patron des navigateurs, car sa relique arriva par mer à Bari en Italie, de plus il avait sauvé un Navire où avait embarqué au XIIIème siècle Saint Louis et la Reine de France.  Le navire fut violemment secoué pendant une tempête de sorte que la Reine fit un voeu au saint si  tous s’en sortaient vifs. Un ex-voto est d‘ailleurs visible à la Basilique Saint Nicolas du Port.

Comme la Lorraine et l’Alsace disposent de peu de navigateurs, si ce n’est sur le fleuve, les ”flotteurs” c’est-à-dire ceux qui récupèrent le bois des Vosges sur la Meurthe (le fleuve)  se prirent également Nicolas comme patron et protecteur.  Ainsi Saint Nicolas, est la coutume est toujours encore d’actualité, vient visiter les chalands sur le Rhin le 6 décembre, des reportages télévisés ont été consacrés à ce sujet. Il apporte vin chaud et “mannele” aux navigateurs, des deux côtés du Rhin.  C’est l’école qui forme les batteliers à Strasbourg qui pilote chaque année cette manifestation.
Enfin le dernier corps de métier est celui des voyageurs qui se place sous la protection du saint Homme, pour les mêmes raisons que Saint Louis et la Reine de France embarqués sur le bateau lors d’une tempête.

Dictons

La saint Nicolas est aussi un moment où les paysans scrutent la nature pour prédire le temps :
Tuët’s uf Nicolai schneje, word viel Schnee im Winter keje
S’il neige à la Saint Nicolas, hiver neigeux sera
ou encore :
Am Nijkloïs Räje, se verfriere d’r Räwe
Pluie à la Saint Nicolas, le vignoble gèlera.
Ou selon les dictons vosgiens :
A la saint Nicolas si les truites qui fraient suivent le milieu de la rivière, l’hiver sera sec, si elles suivent le bord, l’hiver sera humide.

La saint Nicolas et vous ?

La balle est dans votre camp,
à  vous chers lecteurs, si vous avez  à éduquer des enfants, qu’ils soient  grands ou petits , rendez le témoignage du saint vivant, la foi catholique énonce dans ces dogmes la “communion des saints” et leur intervention bienfaisante en faveurs des croyants, en faisant dans la nuit du 5 au 6 décembre hommage à la tradition par des présents alimentaires -vous avez en ce qui concerne le contenu du soulier le choix la gastronomie alsacienne vous propose pour  vos bambins grands ou petits : pains-d’épices, chocolat, bonhomme en brioche qu’on nomme des saint Nicolas. ou des “mannele” (voir ces mots). afin qu’ils attendent -et qu’un jour peut-être ils invoquent en prière-  le Saint vénéré en Alsace depuis des centaines d’années sans  songer à sa pâle copie....o
Bibliographie :* Sur le saint Nicolas lorrain :
- Saint Nicolas Jean Marie CUNY, imagerie d’Épinal (novembre 1987)
- Saint Nicolas, par Philippe Duley Éditions de l’Est
* La légende de saint Nicolas, éditions Ouest-France, par Marie-Josée STRICH octobre 1998
* sur le saint Nicolas autrichien :
- Tiroler Oberland, Berzirk landeck, par Robert Klien édition Tyrolia 1983 Innsbruck.
* sur le Père Noël sudéois :
- Walpurgis, écrevisses et Sainte-Lucie, Fêtes et traditions en Suède par Jan-Öjvind Swahn et l’institut suédois Paris
- Noël en Suède, édité par le Centre culturel Suédois de Paris   Mais aussi :
* G.LESER Wihnachte en Alsace édition du Rhin (pas très developpé)
* Yvonne de Sike “Fêtes et croyances populaires en Europe”  chez Bordas (sur la saint Nicolas hollandaise)
* Alain de Benoist “les traditions d’Europe” éditions du Labyrinthe 1996. (Très complet, comme toujours)
* Alain de Benoist “Fêter Noël” Atlas 1982 réédité 97
*, Noël dans le Sundgau Geneviève Grimler éditions du Rhin novembre 1996
* Cette nuit là en Alsace, Noël ; Novembre 98
* Noël, l’avent et après. par Catherine Baillaud, Geroeges Foessel, Roland Oberlé, Tomi Ungerer, édtions Roland Hirlé,Strasbourg; 3trim.98
∑ la petite lanterne, n°45,Nicolas à visage découvert, et le n° 67 Nicolas multiples.


Saint Nicolas exige le respect de la parole donnée, cette légende rapporté en 1987 (L’Alsace par François Wilhe, 5 décembre 1987) en témoigne. Un charretier se rendrait de Ventron à Kruth avec une mule poussive tirant unbien lourd attelage chargé de bois. Voyant les difficultés de sa mule à escalader la butte, tout en passant devant la chapelle dédiée au saint : « Pouss Colas, muesch e Kerze ha » (Pousse Nicolas, si tu m’aides, tu auras un cierge ».) Arrivé presque par miracle, au sommet du côteau, et voyant que son attelage avait tenu, il s’écria « Pouss, Colas, brusch ke Kerze meh a » (« Pouss Nicolas, tu n’as plus besoin de cierge »). Aussitôt l’attelage s’emballe, la charrue se renverse, le chargement est perdu et le conducteur méprisant se trouve projeté au fond du ravin ».

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