Père Noël : puisant ses origines dans le dieu Odin, on y retrouve le cheval transformé en rennes et le fait qu’il parcourt les airs dans la nuit. Son succès provient du texte de 1822 “la visite de saint Nicolas se fait la vieille de noël” écrit par Clément Clarke Moore, professeur de langues orientales au collège théologique épiscopalien et professeur de littérature classique pour d’autres. Il parut en 1823, apparut alors pour la première fois un père noël gros, au ventre comme de la gelée, le succès est provoqué par l’association du texte et des dessins de Thomas Nast. A l’exception de la couleur rouge de Coca-Cola le père noël actuel figure dans ses images.
Le personnage, si l’on exclut son étrange filiation avec le dieu Odin (ou son homologue Wotan) n’a que 180 ans, un fétu de paille face à Nicolas, vénéré depuis l’an 350 ! L’académie de Dijoin confirme son origine païenne, mais pas le dieu Odin mais Gargan cette fois. Alors que le débat est controversé : « Le père noël viendrait de Gargan, fils de Bel, et serait ainsi un dieu incarné puis destituté par le christianisme ».(Arnaud d’Apremont, Père Noël, Paris, Pardès, coll. « B.A.BA » 1999 page 65
Coca-Cola et le père noël : est en fait un accident.
Les bonhommes hiver, père janvier, Weihnachtsmann (bonhomme hiver) n’étaient généralement pas vêtus de rouge, les anciennes images de pains d’épices, les anciennes cartes postales, ou mieux encore les anciennes représentations nous le montrent vêtus de noir, brun, vert ou bleu. Peu de rouge. L’uniformisation est le résultat d’un objectif publicitaire. En 1931, la firme Coca-Cola dont la composition recelait des résidus de feuilles de coca (était d’ailleurs à l’origine un produit pharmaceutique de « remise en forme ») avait retiré cet ingrédient, mais la publicité pour ce produit était interdite à l’égard des enfants. Un publicitaire eut alors l’idée de faire boire la boisson au héros de noël, au costume de la marque rouge et blanc, avec un slogan « avec toutes les cheminées à descendre le vieux Santa a des hauts et des bas, Coca-Cola rend son travail plus facile ». sous la plume du dessinateur Haddon Sublom.
Le résultat est connu, le personnage dépassant son maître.
L’église n’a pas été tendre avec le personnage, il subit même une condamnation sévère en France en 1951. Le magazine « Point de vue images du monde » titre en couverture du numéro du 3 janvier 1952 « On a brûlé le Père Noël » avec une photo d’une effigie géante du Père noël sur un bûcher, sur le parvis de la cathédrale Saint-Bénigne de Djion. Il fut en effet condamné pour « usurpateur (de l’Enfant Jésus) et hérétique » par la jeunesse catholique . Donc il aurait été chrétien à un moment donné ? Van Gennep en parle dans son ouvrage en citant l’archevêque de Rennes « ce n’est certainement pas pour prendre un exemple dans la vie courante, en gorgeant les esprits des invraisemblables stupidités d’un imaginaire chiffonnier dénommé, le Père Noël, ou bien en remplaçant le culte de Dieu par celui de la force musculaire, que l’on verra se lever des générations robustes capables de vaincre les duretés de l’époque actuelle ». Le cardinal de Saliège, de Toulouse, « ne parlez pas du Père Noël pour la raison qu’il n’existe pas et qu’il n’a jamais existé.
Ne parlez pas du Père Noël, car le Père Noël est une invention dont se servent les habiles pour enlever tout caractère religieux à la fête de Noël. Mettez les cadeaux dans les souliers de vos enfants, mais ne dites pas ce mensonge que le petit Jésus descend dans les cheminées pour les apporter. Ce n’est pas vrai. Ce qu’il faut faire, c’est donner la joie autour de vous, car le Sauveur est né. » Faut-il en retirer quelque chose ?
Quelques jours plus tard, France Soir écrit en une « Dijoin attend la résurrection du Père Noël assassiné hier sur le parvis de la cathédrale. Il ressuscitera ce soir à 18 heures à l’hôtel de ville ». (France Soir)
Croire au Père Noël, un grand problème de l’enfance, qu’une petite fille a résolu méthodiquement . Si le père noël existe c’est écrit dans le SUN, et si c’est écrit dans le Sun, c’est vrai
En 1897 Virginia O’Hanlon se fendit d’une lettre au journal que lisait sa famille le “New York Sun”, elle tenait en ces mots :
“Cher directeur,
J’ai huit ans. Certains de mes amis
prétendent que le Père Noël n’existe pas. papa dit : “Si tu le vois dans le Sun, c’est vrai”.”
S’il vous plaît, dites-moi la vérité, le
Père Noël existe-t-il ?”1
Une partie de la réponse officielle fut :
“Virginia, tes amis te trompent. Ils sont
atteints par le scepticisme d’une époque
sceptique. Ils pensent que rien ne peut
exister qui ne soit pas compréhensible par leurs petits esprits. Tous les esprits, Virginia -que ce soient ceux d’adultes ou ceux d’enfants-, sont petits. Dans ce grand univers qui est le nôtre, l’homme est un vulgaire insecte, une fourmi, de par son intellect mesuré au monde sans limites autour de lui ; il est vulgaire insecte lorsqu’il est mesuré à l’aune de l’intelligence capable de saisir l’intégralité de la Vérité et de la Connaissance.
Oui Virginia, le Père Noël existe. Il existe aussi certainement que l’amour”.
Le texte qui fonda en 1822 par Clément Moore le personnage du Père Noël sous le nom de Santa Claus. Mais le titre original du théologien qui écrivit le texte est bien basé sur les origines et les traditions du personnage chrétien. Ce sera le dessinateur Thomas Nast (1863) qui lui donna l’air jovial, gros bonhomme souriant et ventru germanisant (des dieux germains) puis enfin l’habit rouge et la fourrure lui furent attribués par la marque Coca Cola
qui récupéra ainsi sa popularité en l’affublant de ses couleurs blanche et rouge dans ses publicités dès 1936 par le truchement du jeu des publicitaires et la vogue du personnage depuis le texte de MOORE, les dessins de Nast, et les bandes dessinées qui parurent aux Etats-Unis. Il sera utilisé pour la deuxième guerre. Avant de s’en débarrasser, en 1964, car l’homme était devenu trop encombrant, puis de le réintroduire sur des séries limitées de bouteilles de Coca-Cola de Noël.
Le texte original qui détrôna saint Nicolas le voici, le texte intégral est rarement donné aux lecteurs, le voici, traduit de l’américain :
(d’après l’oeuvre de Clement Moore, D.P ; traduction de l’auteur)
Evincés les autres apporteurs de cadeaux, mondialisation.
Même si le bon saint Nicolas résiste. Le Père Chalande (en Savoie qui résiste jusqu’au milieu du XIXème), le Père Janvier en Haute-Saône et le Dauphiné (jusqu’en 1915), Tante Arie (aux dents de fer et aux pattes d’oie) Trotte-veille (Chauche-vieille ou Chauchepaille) en Franche-Comté (jusqu’en 1950), Barbassioné (Normands), Olenzaro (Pays-Basque), Saint-Vincent (Haute-Marne), Saint Martin (Flandres). Résistent à l’étranger : les rois mages résistent en Espagne ; le bonhomme noël en Islande, Frost (glace) Père Hiver, ainsi que Babouchka en Russie. Cette dernière aurait soit refusé l’hospitalité à la sainte famille, soit perdu les rois mages sur leur route vers la crèche de Bethléem ; en Suède le Jultomte (lutin malicieux de Noël qui jouaient des tours aux maisonnées, a grandit et grossit et se rapproche de plus en plus du Père noël). La fée Befana disparaît de sa terre d’asile l’Italie et la Suisse méridionale. Vieille femme qui aurait vécu à Bethléem et refusé conseil aux rois mages, elle fut condamnée à parcourir le monde entier, elle erre à la recherche de l’enfant Jésus. Elle déposait les cadeaux la veille du 6 janvier tels les rois mages. Elle récompense et punit en apportant aussi des morceaux de charbons aux enfants qui se sont mal conduits. (Son nom pourrait provenir d’une déformation du terme épiphanie, epiphania, en Befana). Sa récupération pouvait même être politique, un temps on l’a surnommé Mussolini de « Befana fascista ».
Allemagne : Une répartition des apporteurs de cadeaux est représentée sur cette carte extraite d’un livre de 1974 « Wörtebuch des deutschen Volkskunde » Alfred Kröner.