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L'origine du sapin de Noël 1521 Sélestat

Si l'on sait qu'il est originaire de Sélestat (Bas-Rhin) peu savent que l'Alsace l'a exporté dans le monde entier, sans en toucher les droits d'auteur !!



(sur cette ancienne gravure, derrière le Christkindel, brûle un sapin)


Christboim (arbre du Christ) (Winachtsboim Arbre de Noël, même si le mot WIhnachte évoque plus les douze nuits de l'hiver)
usage répandu depuis le XIII ème siècle puisque des édits autorisent le couper des branches ou des arbres à l’approche des nuits saintes. Le premier texte y faisant clairement référence date de 1521 à Sélestat (le canton est devenu par les grâces d’un publicitaire « le pays du sapin »). Car dès le XIV ème siècle l’on doit surveiller les forêts pendant 9 nuits afin d’éviter la coupe sauvage d’arbres.
L’humaniste Johann Konrad Dannhauer 1642-1646).qui s’élève contre cette pratique écrit dans son « cathechismus-Milch » : « Pour noël, il est d’usage à Strasbourg d’élever des sapins dans les maisons, on y attache des roses en paier, des pommes, du sucre ».
Accroché au plafond dans le Sundgau, puis posé au sol, l’arbre se verra décoré de fruits, d’hosties colorées non consacrées, de rubans... puis de fruits noisettes, noix emballées dans du papier doré, puis plus tard de gâteaux de noël et de pains d’épices. Les bougies étaient connues en 1785 date à laquelle la Baronne d’Oberkirch écrit que dans chaque maison, on prépare le “Tannen” sapin recouvert de bougies, bonbons...


Une des bases religieuses du sapin serait la citation dans le livre de Barus « sur l’ordre de Dieu, les forêts et leurs arbres odoriférants donneront à Israël leur ombrage, car Dieu conduira Israël, dans la joie à la lumière de sa gloire » (Bar 5, 8-9, 2ème dimanche de l’avent, année C).
Les origines du sapin : Si de 1521 datent les premières traces écrites du sapin, on en trouve d’autres dès 1184, ou encore en l’an 1000 et 1025.



Même si d’autres sources soulignent ces pratiques dès 1184 ou encore 1000 et 1025 un décret de l’évêque de Worms qui attribue à un “pape” Martialis (inexistant) en réalité l’évêque Martialis de Limoges qui édictait un interdit de décoration des demeures avec de la verdure .  Les interdits se retrouvent en 1184 à Munster, en 1525 à Salzbourg.
Ce qui tend à prouver que cet usage existait et semblait répandu.
Si Boniface au VIIIème siècle aurait ainsi coupé un arbre sacré germanique et l’aurait transformé dans la ville de Geismar en arbre de noël.  Comme référence païenne on peut aussi témoigner que le couvent de Lehnin près de Brandebourg avait été construit sur un ancien site germanique, l’on a même conservé au pied de l’autel, la souche de l’arbre.  Peut-on faire un lien avec le culte gaulois attribué à Gargan, le dieu gaulois,  il laissait en signe de permanence de la vie un arbre toujours vert.
Les hautes cathédrales évoquent d’ailleurs les forêts, le chœur de l’église rappelle la clairière.
Sébastien Brant, l’auteur de la nef des fous » évoque déjà le culte de l’arbre, « Celui qui n’offre rien de nouveau, ne chante pas la nouvelle et ne met pas de rameaux de sapin vert  dans sa maison croit qu’il ne survivra pas à la nouvelle année. » On voit ici l’usage confirmé de décorer la maison avec du sapin. 




Sapin de Noël de la place Kléber, décembre 2008




« En Alsace, il n’y a pas de famille, si pauvre qu’elle soit, qui n’ait son arbre de Noël. Quand un Alsacien émigre, il emporte la coutume héréditaire avec ses pénates. On l’a retrouvée dans les placers boueux de Californie, dans les sables du Sahara, dans les tranchées de Sébastopol, si bien qu’on a pu dire : « Là où est une famille alsacienne, là est un arbre de noël ». (Etienne Seinguerlet, dans son Histoire de Strasbourg, 1876) (Sous les images, Noël, Martyne Perrot, Seuil, Paris, 2002)
Début du XIX il entre dans les pays du Nord au moyen de l’aristocratie protestante.
1820 il est en Angleterre, à Manchester en 1820 grâce à la communauté des marchands germaniques
1840 Hélène de Mecklenbourg en fait planter un au jardin des Tuileries.
1870 la coutume se développe au delà de la région Alsace.
Après la guerre, l’association Alsace-Lorraine organise des « abres de Noël » donc des distributions de cadeaux ou de nourriture pour les enfants.
1882 Un arbre de Noël est signalé sur la place du Chatelet.
1890 le sapin entre à la Maison Blanche
1940, il entre à l’école et se propage rapidement en France. Au Sud de l’Europe, pays plus catholiques, la tradition assimilée au protestantisme sera reçue avec plus de réticences et plus tard, ces mêmes pays privilégièrent la crèche et développèrent cette tradition. (Espagne, Portugal, Italie).




Sapin de la place Kléber de Strasbourg, décembre 2008



Toutes les photos sont de l'auteur.  
 

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