SIGNIFICATION DES COULEURS DES ŒUFS DE PÂQUES OFFERTS…
En choisissant son œuf ou en l’offrant, on doit faire attention à sa couleur qu’il porte :
Jaune : signifie le vœu que survienne la connaissance
Rouge : symbole l’offrande de la vie du Christ.
Blanc : symbole de pureté
Vert : la jeunesse et l’insouciance
Orange : la force, la chaleur durable.
L’œuf rouge au filleul : Le parrain et la marraine offraient un œuf rouge à leur filleul en Alsace. Œuf que l’on allait chercher le jour de pâques. Des quêtes d’œufs sont également recensées dans de nombreuses régions.
Chant au Osterhase (allemand)
Die Glocken läuten Ostern ein,
nun gibt es süße Kuchen!
Wo bleibst du, Osterhäselein?
Ei ja, ich will dich suchen.
Ich laufe schnell von Busch zu Busch,
dort, wo die Rosen stehen,
ja, liebes Häselein, husch, husch,
dort werd' ich dich schon sehen.
Und springst du dann auch schnell davon,
mich soll es gar nicht reuen,
ich finde jauchzend reichen Lohn
und kann mich herzlich freuen.
Ich klatsche in die Hände fest,
das Herz, es schlägt mir freier,
ich seh' vor mir ein ganzes Nest
voll roter Ostereier.
On connait les histoires de lapins, symboles de la fertilité parfaite, souvenons-nous qu’un seul couple de lièvre a ainsi couvert toute l’Australie ! Ils ont la référence alsacienne à pâques, pondeur, artiste et apporteur d’œufs en Alsace, depuis qu’il accompagnait la déesse Ostara, la déesse Freya (déesse nordique associée au printemps) dont il donne encore le nom à la fête de pâques en alsacien.
Sa première mention alsacienne remonte à 1572 et on la doit à Johann Fischart faisant allusion aux Haseneier (mystérieux œufs du lièvre !) à charge pour les enfants de lui confectionner des nids dans lesquels il puisse décemment les pondre.
Dans l’Antiquité, le lièvre est déjà mentionné et associé au dieu Osiris, chargé de la résurrection des morts. En effet, ce mammifère nait les yeux ouverts ce qui n’a pas manqué de marquer nos anciens, son gîte souterrain le rend proche des morts (il est leur voisin et pourrait donc communiquer avec eux).
À Byzance, ils furent les symboles des chrétiens, on retrouve les lièvres en tant que symbole trinitaire dans d’anciennes gravures, de plus, une traduction alambiquée du psaume 104,18 peut donner également une référence aux lièvres.
Les cloches parties à Rome n’ont jamais été les apporteurs de présents en Alsace, ni les cigognes (comme c’est le cas dans certaines régions plus à l’Est, Thuringe, à Hanovre, on fait appel au renard ; au Tyrol, on appelle une Osterhenne (poule de pâques), en Hollande un oiseau de pâques, en Bavière supérieure un agneau pascal, en Suisse un gentil coucou fait office d’apporteur de cadeau, en Italie point de lièvre remplacées par les cloches de Saint-Pierre) La place est vaillamment tenue dans la région rhénane, en Allemagne, en Autriche par le lièvre de pâques. Spécialement doué ou brisant les lois naturelles, étant le seul mammifère pouvant pondre et transporter des œufs préalablement décorés ! Car ce qu’ils apportent est un symbole de vie, de pureté, de fertilité, cadeau d’amour également. On en trouve dans les tombes (4ᵉ siècle chez les grecs et les romains). Mais même plus tôt encore dans les tombes de certaines civilisations sumériennes (fin du IV et IIIᵉ millénaire avant JC). La tradition de les peindre est plus spécifiquement Ukrainienne. La tradition va consacrer l’oeuf rouge.(Roteier) symbole du Christ et de l’offrande sanglante de sa vie (l’ornement du vendredi saint des prêtres est rouge).
Le christianisme a admis ces œufs les bénissant même vers le XIIe siècle en inscrivant une benedictio ovorum dans le rituel général.
Quelques dictons autour des œufs de pâques :
«Ein fauler Kopf, ein faules Ei,
zwei Dinge und doch einerlei»
Ou encore :
«Zum Ostefest den Wunsch ich bringe,
dass Fried und Freund dich hold umschlinge».
En dessinant ses oeufs, cette pensée : «Als ich schrieb und bemalt das Ei, war ich mit ganzem Herzen dabei».
(Lorsque j’écrivais et dessinais cet œuf, tout mon cœur y était impliqué).
«Von ganzem Herzen wünsch ich dire des Himmels reichsten Segen! Gesundheit, Freude leite dich auf allen deinen Wegen».
(De tout coeur je te souhaite la plus riche bénédiction céleste, santé, paix te suivent sur toutes tes routes)
Les oeufs peuvent ensuite être vidés, soufflés, décorés, grattés, peints, colorés, couverts de décalcomanies. On est loin des œufs Fabergé, mais la tradition de cet œuf, symbole de vie future, d’espoir en la renaissance de la Nature a toujours très magnifiquement coïncidé avec le temps pascal, temps de résurrection. Souvenons-nous que le temps de Carême, bien plus austère et plus respecté, greniers vides aidant, interdisait la consommation d’œufs durant 40 jours, ceci étaient donc stockés, même si les poules pondent moins en hiver, et l’abondance va créer de nombreuses recettes de par la monde avec les ovoproduits. Cacavelli en Corse (des œufs frais entiers sont posés sur la pâte prête à cuire), œufs décorés, biscuits dont les biscuits (Lammalas (agneaux) biscuits en forme d’agneau élaborés dans des moules en terre cuite qui font la fierté de nos cuisines alsaciennes et servaient ainsi une fois l’an). Mais aussi œufs décorés que l’on offrait à ses proches, sa bien-aimée. Exemple cette chanson populaire du XIXe siècle : «Dies Ei hat gelegt der Has’
Fer dich, min Schatz,
ins grene Gras»
Plus récemment, on a élaboré des arbres de pâques, en fait des bouquets d’arbustes que l’on coiffait de rubans, d’œufs multicolores. Ils évoquent ces branches des rameaux décorés que de nombreuses paroisses allemandes et certaines alsaciennes préparent avec les enfants et les plus jeunes pour le dimanche des rameaux lors de la procession d’entrée dans l’église, symbolisant l’entrée de Jésus dans la semaine de sa passion (la Semaine Sainte).
Les cloches s’en allant à Rome le jeudi saint au chant du Gloria de l’office instituant l’Eucharistie, la Sainte Cène, elles n’en reviendront que dans la nuit du samedi au dimanche de pâques lors du Gloria de cette Veillée pascale. Les cloches, revenues de Rome, rapportent les œufs décorés.
Les nuits de Noël et de Pâques sont en parallèle. L’Incarnation et la Résurrection étant indissociables et constituent les fondements de la religion chrétienne.
D’Wisser Sundi
Peu de gens connaissent la Quasimodo. (devenu dimanche de la divine miséricorde, une semaine après Pâques, l'octave de Pâques) N’avez-vous pas cru que nous parlions du fameux bossu de Notre-Dame ? Et pourtant, elle tire son nom des premiers mots des textes liturgiques qui viennent clore la période pascale. En Alsace, on appelle aussi ce dimanche « D’r wissa Suntig », le « dimanche blanc », en référence aux aubes et brassards des communiants : c’est le week-end de l’ouverture de la communauté religieuse à ses nouveaux baptisés.
Une semaine après pâques, dimanche en octave de pâques.
A Haas’ bliebt a Haas...
Après l’effondrement de juin 1940, les Français ont été qualifiés de «Hase» (lièvre) allusion à la fuite quasi générale des troupes françaises en Alsace. Ce qualificatif, un rien péjoratif, demeure dans le langage familier pour les français dits de l’intérieur.