Qui est saint Jacques ?

Qui est Saint Jacques ?
de fils du tonnerre
à évêque de Jérusalem...

C’est selon l’évangile même, le frère du Seigneur, donc sans doute un membre de sa famille (sans doute un cousin). Mais cela se complique car on en cite plusieurs 2,  3 ou même 4 selon les exégètes bibliques. On parle de Jacques et Jean, les fils de Zébédée (l’autre est l’apôtre Jean.)
Ils sont fils de pêcheurs sur le lac de Guennésareth, ils rentrent les filets, lorsqu’ils ont le contact de leur vie, l’invitation de Jésus à les suivre -juste après Simon-Pierre et André. Ils vont, selon la promesse du Christ, «devenir pêcheurs d’homme». Luc les nomme les compagnons de Simon (Pierre) justement.  C’est le noyau dur, central, l’équipe de proximité, le premier cercle autour de Jésus, au coeur des douze.

Il assistera à la résurrection de la fille de Jaïre, il verra la Transfiguration sur le mont Tabor, mais vivra aussi les heures de l’agonie et de l’arrestation par les gardes du temple au Mont des Oliviers, et avec les disciples il s’enfuira sans doute après.

Après la mort du Christ et sa résurrection, il est l’un de ceux à qui il apparaîtra avant son Ascension en Galilée.
Son caractère semble assez emporté, c’est de famille car on surnomme les deux frangins «les fils du tonnerre» (la formule semble être Boanergès, ils sont semblables au tonnerre) c’est sans doute relatif à leur bon caractère ! On voit aussi l’humour de Jésus face à nos caractères humains parfois explosifs....ou orageux.
Un auteur (Andrew McGowan, in la nouvelle bible déchiffrée, page 557) voit même dans  l’arrivée du Christ dans leur vie un heureux détournement de passions ardentes qui auraient pu les porter vers le terrorisme à l’égard des occupants romains.
Son caractère trempé fera également de lui le premier des apôtres, Saint Etienne n’étant qu’un diacre, à boire à la coupe du martyr. «Il faucha par le glaive Jacques, le frère de Jean».  Il rencontra Paul,fraichement converti, lorsqu’il vint voir Pierre (37-39). L’un des premiers contacts de Jacques, il le fait avertir en premier  de sa sortie miraculeuse de la prison d’Hérode Agrippa. Il intervient au premier «concile»  qui examine la nécessité ou non de soumettre les païens, qui désirent devenir chrétiens, à la circoncision. Il fut le chef de la première communauté chrétienne de Jérusalem (en 44, jusqu’en 58 date de la fin du 3ème voyage missionnaire de Paul.) et donc martyrisé en 62.

C’est Jacques, le Majeur, qui évangélise l’Espagne au cours d’un long voyage missionnaire, fondé historiquement, mais son martyr aura lieu plus tard à Jérusalem, avant qu’au VIII ème siècle on ne transporte ses reliques en Galicie.  Une étoile, raconte les textes, désigne l’endroit où sont enfouies les reliques, on y fonda Saint-Jacques de Compostelle, lieu de pèlerinage très fréquenté en Europe depuis le Moyen-âge et qui connait un renouveau (plus laïc) actuel.  Il fut le marqueur de la défense de la terre d’Espagne et du Sud de l’Europe face aux avancées de l’islam et des envahisseurs arabes.

D’autres exégètes, reconnaissent un Jacques, dit le Mineur (selon Marc, Luc et Paul) qui distinguent Jacques le frère de Jean et Jacques le frère du Seigneur.

Quelle que soit la position adoptée, son épitre,  serait écrite en 60 mais des auteurs croient y voir un des premiers documents du nouveau testament et le date des années 40, en tous les cas c’est la première des 7 catholiques (classement de Saint Jérôme)(les livres protestants disent «générales» révèle un bon sens, une connaissance humaine et des conseils judicieux dans une langue grecque élégante et un raisonnement stoïcien. Le Galiléen a donc évolué au contact de l’Esprit Saint. Pierre, simple pêcheur galiléen, e n’a-t-il pas été capable d’haranguer la foule, de parler aux grands prêtres... ?
Ces Epîtres sont universels et ne s’adressent pas à une communauté particulière.

Les thèmes sont celui du sermon sur la montagne, il en a le souvenir et c’est sans doute ce moment de l’enseignement de Jésus qui l’a marqué ou convertit, la joie dans les diverses épreuves, à la maitrise de soi (de sa langue, un mot peut tuer dit en substance Jacques), de ses impatiences, l’invite à la perfection à la sagesse (inspiré sans doute par le livre de la sagesse de l’ancien testament), efficacité de la prière fervente mais confiante, pratique de la parole de Dieu, respect de la loi divine dans son intégrité la Miséricorde, choix entre matérialisme et Dieu, richesse périssables, mauvais riches et la nécessité de la charité.
Un de ses grands thèmes semble être celui de la foi et des oeuvres.
On y trouve donc des citations de l’Ancien Testament, mais aussi de précieuses confirmations de celles du nouveau qui nous sont doublement parvenues.  
Un autre beau cadeau de ces épitres est la reconnaissance de l’onction des malades que Saint Jacques propose.  

(généralement résumé du sigle:  Ja épitre de Jacques)

(Ouvrages consultés :
dictionnaire de la Bible, André-Marie Gérard, Robert Laffont, Bouquins
La nouvelle bible déchiffrée, manuel biblique pour tous, sous la direction de Pat et David Alexander, 2003 Lion publishing, Oxford, Valence)

De Saint Jacques à
Saint-Jacques-de-Compostelle...

Témoin de la vie publique de Jésus, un des premiers disciples, il est sur le mont Tabor, assiste à la résurrection de Jaïre, mais aussi à l’agonie du Mont des Oliviers le Jeudi Saint, s’enfuit avec les disciples,  se cache jusqu’à la résurrection et à la visite du Christ vivant.
Voit le Christ juste avant son ascension en Galilée avec les 5000 frères ayant vu Jésus vivant.

37-39 avec Pierre à Jérusalem, lorsque Paul les visite

44-58 Premier évêque de Jérusalem

intervention au premier «concile» sur la nécessité de convertir les païens aux rites juifs avant de devenir chrétiens (notamment la circoncision)

vers 40 ou vers 60 : Rédaction de l’épitre
62 : Martyr à Jérusalem